Globbe Trottr: co-living and more…

Globbe Trottr, c’est une petite entreprise fondée par Nguyen Phuoc Long, jeune Saïgonnais de  28 ans. L’idée est de mettre en relation des Vietnamiens avec des jeunes expatriés qui arrivent ici sans autre chose en poche qu’un visa touristique et un contrat de travail temporaire. Globbe Trottr les aide à trouver une co-location mais pas seulement… L’idée du co-living n’est pas nouvelle. Mais celle de Long Nguyen va plus loin. Interview.

 

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Quelle est la genèse de Globbe Trottr?

Je suis moi-même un peu un Globbe Trotter. J’ai fait mes études supérieures en France où j’ai passé 6 ans. En fait, mon grand-père avait travaillé pour les Français ici à Saïgon. Nous sommes plutôt francophones dans notre famille. J’ai vécu à Lyon, à Toulouse et à Paris où j’ai fait des études dans la finance à Paris XII. Puis j’ai travaillé pendant deux ans dans une banque. A la différence des autres étudiants asiatiques qui restent très facilement entre eux, j’ai voulu m’intégrer. Je me suis aperçu qu’il y avait vraiment une énorme différence dans la façon de pensée des Vietnamiens et celle des habitants des pays développés. Je suis rentré fin 2012 au Vietnam et j’ai fondé Globbe Trottr.

D’où vient le concept de Globe Trottr?

Ma famille vit dans une très petite maison du District 3. Il n’y avait plus vraiment de place pour moi et je voulais aussi vivre  de façon plus indépendante. J’ai loué une maison dans le quartier de Phu Nuan et j’ai cherché des co-locataires. Après 6 années en France, je n’avais plus beaucoup d’amis vietnamiens. J’ai fait circuler des petites annonces et j’ai fini par trouver des jeunes expats. On a formé une sorte de petite communauté, on sortait ensemble. On s’entendait vraiment bien. Et puis, de plus en plus de gens continuaient à me demander si j’avais des chambres pour du co-living. Le co-living, c’est plus que du « vivre ensemble ». C’est partager un mode de vie. Alors quand mes premiers co-locataires sont partis, je me suis senti un peu  triste. Mais comme les demandes continuaient d’affluer, j’ai monté la société Globbe Trottr en avril 2013, l’idée étant avant tout d’aider les jeunes expats à trouver une co-location. Le concept? Créer un écosystème Expats-Vietnamiens afin d’échanger. Ces jeunes étrangers restent plus de 3 mois. Ce sont surtout des Français, des Américains, des Allemands…

Comment ça fonctionne?

Globbe Trottr est un intermédiaire, nous vérifions la qualité de service des fournisseurs (les biens à louer). Nous faisons de la gestion immobilière pour les propriétaires vietnamiens. Aujourd’hui, j’ai 5 salariés, deux Français et 3 Vietnamiens. L’un des Français organise les visites des chambres et l’autre s’occupe de l’événementiel. Nous n’avons pas de budget pour faire de la communication. Alors on organise parfois des événements ludiques pour se faire connaître.

Mais Globbe Trottr c’est plus que ça, non? 

Oui, en effet, nous créons une vraie communauté d’accueil. Les jeunes qui font de la co-location veulent aussi visiter, découvrir Hô Chi Minh Ville et le Vietnam, voire les pays frontaliers. Ici, à Saïgon, nous avons des étudiants vietnamiens volontaires qui veulent pratiquer l’anglais et s’ouvrir aux étrangers. Ils font des city-tours. A la fin de l’année, la société Globbe Trottr leur donne une part de ses profits. Nous travaillons aussi en lien avec l’ONG française LP4Y, dont l’objectif est d’insérer dans la vie sociale et économique des jeunes issus de milieux très pauvres ou victimes d’exclusion. Je reçois des CV de ces jeunes formés (anglais, informatique etc) pour les employer dans la gestion immobilière ou pour des missions d’analyse. Vous savez, je crois beaucoup au Co. c’est-à-dire au « faire-ensemble ». Un proverbe vietnamien dit en substance: « avec un seul arbre, on n’est rien. Avec plusieurs, on fait une forêt. »

Ici, au Vietnam, nous allons très vite être confrontés à une nouvelle façon de pensée avec ces accords de libre-échange qui viennent d’être signés. Dans un pays où les inégalités sociales sont criantes, il faut un système de confiance. La précarité est partout: on a un I-phone mais pas d’assurance-vie… Alors pensons au « faire-sensemble ». Le co… c’est l’avenir!

 

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