Le Bâng khuâng café est très certainement l’un de mes cafés préférés à Hô Chi Minh Ville. Je l’ai découvert alors qu’il venait d’ouvrir, il y a déjà 4 ans. J’ai tout de suite aimé l’atmosphère de ce lieu, loin du café moderne et tape-à-l’oeil. Il est tout le contraire. Situé au deuxième étage d’un immeuble ancien où se trouvent encore des appartements habités, il est fréquenté par des jeunes Vietnamiens qui viennent y prendre un café dà ou un smoothie entre amis. Le midi, on peut y déjeuner d’un set lunch vietnamien pour moins de 4 euros, accompagné d’un thé glacé et d’une soupe du jour. Quelques motos au bas de l’escalier, une échoppe de bun au rez-de-chaussée, un restaurant familial dans un appartement juste en face du Bâng Khuâng sur le même palier… Ce lieu me fait penser aux cafés que l’on peut trouver à Hanoi, réellement anciens mais joliment revisités. Ces endroits ont une âme, quelque-chose de sincère. J’y viens très souvent travailler devant un cappucino et c’est également ici que je donne mes rendez-vous pour une interview. Les fenêtres sont toujours ouvertes, donnant sur la cour d’une école. Les récréations rythment le temps du Bâng Khûang café.
Près du minuscule comptoir, une affiche est accrochée au mur. C’est assez mystérieux car elle sort du cadre! Elle date de la guerre du Vietnam et clame, en français: « Halte à l’agression américaine ». Il y a peu d’endroits où l’on peut voir ce genre d’affiche à Saigon. A part, bien sûr, au Musée des vestiges de la guerre où le gouvernement vietnamien a pris soin de réunir une collection d’affiches de tous pays appelant à la fin de la guerre et au départ des Américains. Affiches de propagande et appels à la paix se confondent… Au Bâng Khûang, les jeunes Vietnamiens n’y font plus attention. Les guerres appartiennent au passé et leur pays s’ouvre aux autres.