Partager un chào, le traditionnel porridge de riz : un « happening » initié par l’artiste Thanh Ha Mourgue d’Algue, au Dia Projects. Ou comment revenir à l’essentiel…
Le chào est l’un des plats traditionnels vietnamiens consommés bien chaud, du Nord au Sud, en simple soupe ou parfois agrémenté de poulet. Cette semaine, l’artiste et co-fondatrice du Dia Projects, Thanh Ha Mourgue d’Algue, a voulu partager gratuitement un bol de porridge, relevé d’un zeste d’orange, avec tout un chacun, « visiteurs, invités, touristes, voisins, vagabonds… ». Dans un bol de céramique blanche vous est servi un porridge de riz. Choisissez une coupelle avec de la fleur de sel, au fond de laquelle est écrit un message. Une pensée. Une envie.
Le chào est idéal pour une cure de « detox » et fortifie le corps et l’esprit. « A l’heure de la prolifération des chaînes de fast-food et des produits importés et industrialisés au Vietnam, beaucoup ont vu les conséquences négatives de cette nourriture sur leur santé. » Comme les Occidentaux, les Vietnamiens branchés se sont intéressés aux aliments « detox » et sont donc revenus vers des plats sains de la cuisine vietnamienne comme le chào. Le chào est à la mode. Vive le chào !
Mais l’artiste Thanh Ha n’a pas seulement mis l’accent sur ce nouvel aspect de la société moderne vietnamienne. Outre le pouvoir de guérison de ce plat traditionnel (souvent recommandé quand on est malade), il est aussi le plat du pauvre. L’aliment basique. Durant les périodes de famine qu’a connues le Vietnam, le chào était le plus élémentaire et le plus nourrissant.
Ne pas voir dans ce « happening » une simple métaphore de l’opposition riches-pauvres dans une société qui s’industrialise à vitesse grand V. Thanh Ha, d’un sourire élégant, a souhaité réunir autour d’un simple bol de soupe de riz des individus, d’ici ou d’ailleurs. Les a invités à s’asseoir sur une natte, discuter, échanger, faire une pause. Revenir à l’essentiel.